'Comment ça se fait
que ce matin, en regardant mon sac d’école, j’ai eu l’impression que
mon sac d’école avait plus d’espoir que moi ?'
"La petite clope qui tue le spleen
Vient de me réveiller un air
Quelques accords que j'assassine
Sur lesquels je pose mes vers
Sans les casser je les entasse
Dans des octosyllabes morts
En attendant que je trépasse
D'en avoir apprécié le corps
Et je bois, et je bois, et j'imbibe ma carcasse
De tout ce qui coule qui est fort alcoolisé et qui fracasse
La première fois que je t'ai vu
J'devais avoir la gueule dans l'cul
Pour m'être laissé ainsi tenter
Fallait-il que j'sois bourré
Fallait-il que tu me plaises
Je ne veux pas y penser
Fallait-il que tu me baises
Si bien que je suis resté"
"Ça m'a vraiment étonné, tu sais, c'était tellement
beau, tu peux pas savoir, beau a te donner envie de mourir et c'est ça
que je cherche dans la télé, j'écoute tous les sons, tous, les
émissions culinaires par exemple, tu vois, il y'a le bruit des plats
les verres qui s'entrechoquent le grésillement des œufs qu'on casse sur
une poêle chaude, puis aussi les coups de feu le bruit du vent le bruit
des avions l'accordéon les violoncelles les instruments de musique, je
les ai tous dans la tête, le froufrou de femme dans les feuilletons et
le bruit des baisers, le claquement des hauts talons sur un escalier
métallique, je les connais tous par cœur, tu vois, quand je suis devant
la télé j'ouvre et je ferme les yeux tour à tour, je voudrais apprendre
par cœur tous les sons, oui, tous les sons qui peuvent exister dans le
monde."
A la lueur artificielle d'un écran
17 pouces, je contemple ma chambre. Beige. Simple. Vide; à premiere
vue. Et seulement à premiere vue. A ma droite, j'apperçois un poster:
The Chaser. J'ai craqué sur ce film; j'en ai donc l'affiche. Celui
derière moi, aux allures de western, c'est une merveille, avec une
merveilleuse brute; et en levant la tete, je peux voir un film qui a
bercé mon enfance, de par ses musiques, son histoire, ses themes. Billy
Elliot, qui tient diffiicilement au plafond; entre ciel et terre. Mon
esprit divague. Plus loin, c'est un drapeau noir, avec la lettre L.
Offert par R, il est tout abimé puisqu'accroché a mon sac toute
l'année. Tout là-bas, le poster que T m'a offert, en dessous celui
acheté avec M, et à sa gauche celui de Mono que nous avons enlevé du
mur au concert; d'ailleurs j'y ai rencontré V et A. A ma gauche,
Rodrigue, beau, sublime, doué; comme à son habitude. Signé avec un
adorable sourire. J'aime. TOKYO, vu avec les T et Ct, cadeau
d'anniversaire qui repeint mes murs. Des photos ça et là, des gens que
j'aime, et auquels je tiens. Thank you A. Des dessins zigzagent sur mes
murs, montrant une amitiée depassée, une journée a Gant inoubliable ou
encore un quotidien rempli de joie avec un certain Mr Miou. Mais ce
n'est pas tout. La lourde chaleur d'un début d'été qui n'a pas encore
commencé est montrée par cette fenetre ouverte, où j'y entends les
gosses des voisins crier. J'essaye de réviser. Rien ne vient. Mon
esprit divague, à droite, à gauche. Devant. J'imagine mes années
futures, je rêve à des choses que je ne pourrais surement pas avoir
aussi facilement que cette jolie robe toute fraichement achetée, ou
encore ce beau gilet au toucher si agréable. Une année loin de tout ça.
Voila ce qu'il me faut. Une année ailleurs, sans tous ses problèmes,
peut etre sans toutes ses joies; je sais pas, mais dans tous les cas,
ça sera remplacé par d'autres choses. Peut etre mieux, peut etre moins
bien, je sais pas; mais différent en tout cas. Besoin de m"évader de ce lit qui grince au moindre petit mouvement, de cette lampe qui n'éclaire
que trop bien ses centimes posés sur la table de nuit. De ce poste de
radio qui ne fonctionne même plus, ou encore de tous ses livres empilés
les uns sur les autres; tous dans l'attente d'etre lue. Le flacon de
parfum est vide, mon appareil photo aussi. La casquette bleue me
regarde, suspendue dans le vide comme on suspendrai un hameçon au bout
d'une ligne. Mon esprit divague. Passe d'une chose à une autre comme on
passerait de l'hiver a l'été. Il faut trop chaud ici. J'étouffe, et
pourtant j'ai tout l'air qu'il me faut. La fênetre grande ouverte
laisse entrer les araignées; Ca sent un mélange de Burberry et de
fraise; alors que je rêve de datura. Une Jimson Weed sur le rebord de
ma fênêtre, à contempler- mais pas à sentir. Je rend un hommage a
Captain Eo, il est en train de disparaitre. Comprendra qui comprendra,
et ne comprendra pas qui aura eu la chance de ne pas l'avoir connu. RIP
Captain Eo, Fuzz veillera sur toi. La soundtrack de Lost in translation
se répète en boucle sur cet ordinateur qui surchauffe. Les notes se
suivent et les secondes défilent sur cet écran 17 pouces, qui a juste
assez de lumière pour éclairer ma vie. Mon esprit divague, c'est
n'importe quoi.
"On
avait 2 sacs bourrés d’herbe, 75 plaquettes de mescaline, 5 feuilles
complètes d’acide en buvards, une salière à moitié pleine de cocaïne,
une galaxie multicolore de remontants, sédatifs, hilarants, larmoyants,
criants, en plus une bouteille de tequila, une bouteille de rhum, une
caisse de bière, un demi litre d’éther pur, et deux douzaines de
Poppers. Non qu’on ait eu besoin de tout ça pour le voyage, mais quand
On démarre un plan drogue, la tendance, c’est de repousser toute
limite."
Las Vegas Parano
J'ai cru entendre 'Je T'aime', Je m'suis dit 'C'est son Probleme'.
Ca fait longtemps que j'avais envie
d'en parler, de me lancer, sans pour autant trouver le courage de tout
écrire car je pense que même en y passant de longues minutes, heures et
journées je n'arriverai jamais a vous faire comprendre ce que j'ai pu
ressentir en lisant ce livre.
Je vais essayer, pour vous faire
vivre des moments uniques dans le monde plus glauque que magique de
Murakami. Hashi et Kiku deviendront vos meilleurs amis, vos confidents,
les seuls en qui vous aurez confiance. Ils seront là pour vous quand ca
n'ira pas, vous serez à leurs côtés pour les soutenirs et croire en
leurs rêves. Une alliance parfaite au coeur d'un univers de déchéance.
Bienvenue chez Murakami. Bienvenue chez Hashi et Kiku. Bienvenue dans
les bas-fonds de Tôkyô. Bienvenue chez moi.
Les Bébés de la
Consigne Automatique. Une histoire à deux tournants, deux frères mis en
jeu. Aucun liens de parentés mais une entrée sur terre commune :
abandonnés à la naissance dans une consigne automatique, ils survivent
tant bien que mal et passent leur douce enfance dans l'Ile de Kyushu.
Leur destinée changera au moment où Hashi embarque pour Tôkyô, bien
décidé à percer dans le milieu de la chanson avec pour seul et unique
but de réentendre LE Son, celui qui l'apaisera, le calmera, bien plus
jouissif que ce qu'il ne pourrait imaginer. Kiku, instable de nature et
de corps, se lancera quand à lui à la recherche du Datura. Cette sombre
utopie qui pourrait nettoyer le monde et réaliser ses rêves les plus
fous.
Rencontres, rêves, espoirs et horreurs. Tous les sentiments
sont confrontés dans un délicieux tourbillon de déchéance. Sur Terre,
tous nos rêves prennent fin, pas dans le monde de Murakami
Il se passionna pour un étrange
jeu de dinette. Il alignait bien en ordre sur le plancher de petits
couverts en plastique, plats, casseroles, machines à laver. Frigidaire
miniature, les disposant a former une cuisine fonctionelle. Chacunes de
ses cuisines en modèle réduit avait un point commun : une fois qu'il
les avaient installées, Hashi refusait de laisser quiconque déplacer
quoi que ce soit. Si quelqu'un changeait un ustensile de place,
touchait par erreur sa cuisine ou la démolissait, cela le plongeait
dans des colères démentielles à l'encontre des bonnes soeurs ou de ses
camarades, chose dont personne ne l'aurait cru capable jusque là. La
nuit, il dormait a côté de ses petites cuisines, et vérifiait le matin
en se levant que rien n'avait changé pendant la nuit. Il restait alors
un moment en contemplation devant son oeuvre, avec sur le visage une
expression satisfaite, qui se muait bientôt en un air d'insupportable
désagrément. Marmottant avec brusquerie, il détruisait violement sa
construction. Hashi ne se contenta pas longtemps des cuisines ou des
salles à manger. Il agrandit bientot son royaume, utilisant pour cela
des bouts d'etoffe, des bobines de fil, des clous, des boutons, des
pièces détachées de vélo, des cailloux, du sable, des fragements de
verre. Un jour, une fille trébucha sur une tour de bobines de fil qui
s'effondra, et il se jeta sur elle pouressayer de l'etrangler."
Mais lorsqu'on ose s'aimer, pour
la beauté du geste, ce ver dans la pomme qui glisse entre nos dents,
nous embaume le coeur, le cerveau et nous laisse son parfum au dedans.